Photo : Barbès marché à la sauvette, Paris.
A travers ces quelques pages, je vais vous raconter mon arrivée dans la grande
maison de l'Éducation Nationale. La vie réelle d'un jeune enseignant n'est pas toujours la représentation que nous en avons, surtout si cet enseignant se trouve en banlieue parisienne, dans un
établissement difficile.
J'espère que ce blog, ouvrira l'esprit de quelques personnes médisantes auprès des enseignants. Et qu'ils comprendront le quotidien d'un prof.
Surtout n'hésitez pas à lâcher des com (commentaires), pour me
poser des questions, je me ferai une joie de vous répondre, ou tout simplement pour m'encourager à alimenter ce blog, ça fait toujours pléz (plaisir).
Bonne lecture.
Un prof à la dérive.
Photo : Barbès marché à la sauvette, Paris.
Photo : Amabassade de Pologne, Paris.
Photo : Barbès marché à la sauvette, Paris.
Lors d'un conseil de classe, le professeur principal prend la parole, puis c'est au tour des délégués d’élèves.
L'un d'eux lit ses notes qu'il a prises lors de la préparation du conseil avec ses camarades.
Deux phrases sont inattendues : "Au 2ème trimestre, il y a eu une mauvaise organisation des enseignants !" et la 2nde tout aussi déplacée "Il y a aussi eu un relâchement des enseignants !". Forcément, certains d'entre nous ont rigolé, mais est-ce vraiment drôle ?
Le principal leur a demandé (de manière ironique), si un enseignant qui manquait d'organisation devait venir les voir pour avoir des conseils ...
Franchement c'est pathétique ! Le conseil de classe, sert donc à évaluer et à juger ... les enseignants !
Photo : Ambassade de Pologne, Paris.
Photo : Barbès, marché à la sauvette, Paris.
Aujourd'hui, un élève m'a posé bien des difficultés. Celui-ci arrive en cours, puis mange dans le fond de ma salle. Je lui demande donc de stopper son petit déjeuner, mais rien n'y fait. A chaque fois il recommence.
De plus il ne prend pas le cours, ne voyant pas l'utilité (enfin, il a dit la même chose avec des mots beaucoup moins sympathiques).
A bout, je décide donc de me séparer de lui, en lui demandant donc de sortir. Il refuse, je vais donc vers lui pour l'inciter à sortir, il se déplace dans la salle de telle manière à ne pas sortir de celle-ci. Au passage, il arroge la classe pour que les élèves le soutiennent. Chose qu'ils font sans soucis !
Une fois dans le couloir, il cherche à rentrer en classe. Me positionnant devant la porte, il me pousse pour forcer le passage, je le maintiens à l'écart pour qu'il arrête de me pousser violemment.
Et là, il se déchaîne, il me tutoie, et me renvoie balader.
La classe est surchauffée, et j'ai du mal à gérer les deux fronts à la fois, l'élève nerveux et la classe déchaînée !
J'aperçois deux adultes dans le couloir, leur présence permet de calmer les esprits. Mais l'élève continue dans sa provocation.
En lui demandant de rester derrière la ligne désignant le seuil de la porte, il s'arrange à avancer au fur et à mesure pour me provoquer. Par ailleurs, il tente toujours d'obtenir l'appui de la classe ...
Je coupe donc le plus rapidement possible ce débat, et l'exclus définitivement … pour retrouver enfin le calme dans la classe !
Photo : Ambassade de Pologne, Paris.
Photo : Tour Eiffel, Paris.
Un de mes collègues d'E.P.S. rentre du gymnase et traverse donc une partie à l'extérieur pour revenir au collège. Vu qu'il a neigé ces derniers temps, les élèves en profitent pour faire des boules de neige. Avant de commencer à se canarder entre eux, l'enseignant intervient, et leur demande de jeter cette neige au sol. L'un d'eux ne veut pas, le prof insiste, alors l'élève jette sa boule sur la voiture qui passe juste derrière lui ... pas de chance il s'agit d'une voiture de police. L'élève n'avait pas fait attention !
Les policiers s'arrêtent donc et demandent à l'élève de venir. Il demande à son enseignant de bien vouloir l'aider, celui-ci lui dit d'assumer son geste maintenant.
Les policiers ont dû vouloir l'intimider en lui disant qu'il était amendable, l'élève n'est pas très fier de lui ... mais c'est sans compter ses bons copains. Deux autres élèves extérieurs à la classe viennent lui prêter main forte ; l'un dit devant la police, "T'inquiètes pas ils te feront rien, c'est juste pour te faire peur !"
Alors si même une voiture de police n'est pas crédible aux yeux de nos collégiens, comment un pauvre prof peut-il l'être ?
Photo : Villa Daviel, Paris.
Photo : La Tour Eiffel, Paris.
Une élève de 3°, que j'ai déjà eue il y a 3 ans, est toujours très absentéiste. Comme tout le monde le sait, les élèves entre eux ne se font pas de cadeau.
Si bien que cette élève, un peu du genre "caïd" a un surnom tout trouvé de la part de ses camarades.
Ils la nomment "La nouvelle", ce n'est pas vraiment valorisant pour elle. En même temps ça lui fait ravaler un peu son trop plein d'orgueil.
Photo : La Tour St Jacques, Paris.
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Le reste
est là ...
Pour lire le 1er article, il faut lire le dernier !!! (c'est du plus récent au plus ancien)
Lexique.
Grand corps malade : Education
Nationale.