A mon entrée dans l’Education Nationale, je détestais les profs qui évitaient de se mélanger avec les nouveaux venus, et en particulier les remplaçants. Il se trouve que maintenant, je suis un peu comme ça. Cela me déplaît, mais j’ai eu quelques retours qui m’ont fait réfléchir sur le sujet.
En fait, cela fait maintenant quelques années que je suis dans mon établissement actuel, et chaque année, il y a son lot de nouveaux, qui restent pour la plupart un an, voire deux maximum. Puis il y a les autres enseignants qui eux resteront beaucoup plus longtemps, comme moi.
A chaque fois, je pose la question l’équation suivante : investissement = rentabilité. S’il n’y a pas de rentabilité, alors je ne m’investis pas. Car à quoi bon, essayer de développer des liens amicaux, avec des collègues qui partiront dans quelques mois.
Je ne ferme pas la porte pour tout l’aspect professionnel, loin de là, mais tout ce qui concerne le relationnel, je le mets de côté, je ne fais pas d’effort particulier pour créer le lien avec ces nouveaux collègues.
Je sais bien que ce n’est pas sympathique de ma part, mais depuis les (nombreuses) années que je suis ici, j’ai fait des efforts sans avoir eu de retour à chaque fois. Car lorsqu’un collègue est muté, généralement, il tourne la page et ne garde pas contact avec ses anciens collègues.
Je ne cherche pas à "rentabiliser" mes liens amicaux, mais ça fait toujours mal de constater que je me sens proche de mes collègues, qui ne font absolument rien pour garder contact une fois mutés.
C’est peut être une forme de lassitude de ma part.
Photo : Opéra Garnier, Paris.