Il m'arrive parfois de constater que j'ai de nouveaux amis parmi… mes élèves !!! Je sais, c'est regrettable.
Lorsque je sers la main à un surveillant pour lui dire bonjour, un élève à côté me tend sa main à son tour ! Cela arrive régulièrement, ils essayent de vous mettre dans la poche et de vous déstabiliser. Mieux vaut couper court à cette situation en refusant catégoriquement de faire ceci. Sinon, vous n'aurez plus qu'à serrer la main à tous vos élèves, si vous ne voulez pas vous faire taxer de favoritisme. Mais ils vous demandent pourquoi vous n'acceptez pas de leur serrer la main.
Autre point, lors d'une interclasse, je me trouvais dans le hall du collège, un élève est arrivé à côté de moi en me tapotant avec la main sur mon épaule, en me disant bonjour, comme si j'étais son pote ! Celui-là, il a insisté en plus, c'est vraiment déprimant, parfois j'ai l'impression de patauger, d'être démuni de tout pouvoir.
Pour le remettre à sa place, j'ai utilisé la méthode des élèves. C'est-à-dire que j'ai regardé fixement sa main sur mon épaule (pour lui faire comprendre qu'il y avait un problème), et une fois qu'il a retiré sa main, j'ai frotté mon épaule comme pour la nettoyer. Ça ne lui a pas vraiment plu, du coup il est parti, il a dû avoir honte.
J'ai précisé qu'il s'agissait de la méthode des élèves, car si vous avez le malheur de toucher à leurs affaires ou à eux même, ils regarderont fixement votre main puis essuieront l'endroit où vous l'avez posée. Qu'elle délicatesse ?
Dernier point, encore moins sympathique, je passe dans le hall du collège et un élève une main dans la poche adossé au mur situé à l'opposé du hall (avec un air nonchalant) m'interpelle. Mais pas n'importe comment, il me dit un "eh monsieur" en me faisant un geste de la main pour que je vienne le voir ! Un peu comme si j'étais son chien… En un instant, je suis passé du statut de prof que je pensais autoritaire à celui d'esclave. Je me suis momifié quelques instants puis j'ai rétorqué que c'était à lui de venir me voir si il souhaitait me parler et non l'inverse en précisant que je n'étais pas son chien. J'étais tellement énervé et étonné que je suis parti sans rien faire d'autre.
Parfois, j'ai l'impression que ceux sont les élèves qui dominent la situation et qui mènent la barque, et l'enseignant devient une sorte d'objet sans vie…