Mes oreilles traînent un peu partout… et ceci me permet d’apprendre certaines histoires, certains ragots, mais pas seulement ; il m’arrive d’entendre aussi des discussions sur le fonctionnement même de l’établissement.
Dernièrement, j’ai appris comment le principal gonflait le budget particulièrement important d’Ecole après l’école.
Tout d’abord pour les "non éducation nationale" quelques précisions.
L’école après l’école est un dispositif qui permet aux élèves volontaires de rester au collège de 16h à 18h, pour l’aide aux devoirs ou pour participer à un atelier (journal, danse, théâtre, …). Les élèves y sont encadrés par des assistants pédagogiques, des C.P.E., des documentalistes et des enseignants volontaires.
Chaque adulte est donc rémunéré en heures supplémentaires. J’ai déjà évoqué l’aberration de la différence de rémunération pour faire le même travail entre les adultes participant à ce dispositif (V. L’école après l’école.).
Toute personne souhaitant participer à ce dispositif peut le faire à condition d’avoir des élèves (ceci ne pose pas de problème), et d’avoir les heures attribuées par l’Inspection Académique pour l’établissement.
L’année dernière, devant le manque de moyens accordés pour ce dispositif au collège, le principal a choisi ni plus ni moins de truander. Si, si !
Je m’explique, pour combler le manque de budget alloué pour le fonctionnement de l’Ecole après l’école, il a mis en place une stratégie : lors de chaque absence courte durée des professeurs, il a fait croire à l’Inspection Académique que des enseignants internes à l’établissement remplaçaient les absents. Comme ceci il a obtenu une nouvelle enveloppe destinée à rémunérer les remplaçants, qui n’existaient pas. Ce nouveau budget a servi en fait à financer l’école après l’école de notre collège.
Voilà comment le principal a détourné certains fonds, non pas pour son intérêt propre, mais pour l’intérêt du collège. Enfin c’est tout simplement illégal !!!
Il a joué avec les lignes du budget !!!
Ce stratagème a été mis à jour cette année. Le dispositif d’Ecole après l’école, au final, vivait au-dessus de ses moyens : trop d’adultes volontaires organisaient des ateliers sans savoir que les heures réelles réservées pour ce dispositif ne permettraient pas de terminer l’année. N’ayant d’autres choix, il a alors été gentiment demandé aux adultes de réduire l’activité de ce dispositif … Chose très prudente à mon sens.
Néanmoins, je me pose une petite question : moi qui ai adhéré à ce dispositif, pourrai-je finalement être payé à juste titre pour les heures effectuées malgré l’absence de budget ?
Ou bien dois-je me résoudre à l’idée que je ne toucherai jamais rien pour ce travail-là ? ...
Photo : Galerie Lafayette, Paris.