Après la récréation de midi, je n'avais plus cours, et je me suis retrouvé au beau milieu de la cour, tel un champ de bataille. La 2nde sonnerie retentit, vous savez, celle qui annonce le début du cours. Et bien à cette sonnerie, il restait bon nombre d'élèves éparpillés dans la cour en train de s'amuser, de rire, de courir, … Tel un champ de bataille après avoir livré l'attaque ! Pour gérer le tout quelques surveillants (enfin 2 exactement !), un CPE et le principal adjoint. Des élèves arrivent encore dans l'établissement (donc en retard, puisque les cours ont théoriquement commencé).
Un élève un peu perdu s'approche de l'adjoint, et le dialogue débute :
- L'adjoint : "Quel cours as-tu maintenant ?"
- L'élève : "J'ai cours avec Bidule." Sans même apposé un Monsieur ou un Madame au préalable.
- L'adjoint : "M. Bidule est absent, tu vas donc en permanence."
- L'élève : "Oh, j'peux repartir chez moi. J'vais pas attendre 1 heure." L'élève faisant mine de retourner à la grille.
- L'adjoint: En haussant le ton. "Non la règle c'est la règle. Tu es rentré, maintenant tu restes ici."
- L'élève : Plutôt dégoûté d'être venu (en retard) pour rien. Il voit un autre élève de sa classe pénétrer dans le collège (très en retard) et lui crie : "Et Bidule est pas là, repart sinon tu vas en permanence !" L'élève court pour essayer de repasser la grille.
- L'adjoint : En hurlant. "Non, vous restez là !" Puis il parle à la surveillante devant la grille. "Fermez la grille SVP." La surveillante se précipite sur la grille … ouf, la grille est fermée ! Qui a cru qu'il était facile de s'échapper de la prison, euh pardon du collège !
Ces 2 élèves iront donc en permanence. J'observe rapidement une dernière fois le champ de guerre. Il reste encore une bonne vingtaine d'élèves ici où là, parsemés au grès de leurs volontés dans toute la cour. Et ceux là comme d'habitude n'iront pas en cours pour cause de retard excessif, et finiront donc en permanence. Inutile de préciser qu'il s'agit toujours des mêmes élèves, qui ne fréquentent donc pas les cours mais simplement la permanence !
Enfin la conclusion, ça fait du bien dès fois de s'apercevoir que le simple prof qui est en moi n'est pas le seul à être débordé par des situations de masse que peuvent provoquer les élèves.
Ah ces phénomènes de groupe !Photo : La Tour Eiffel, Paris.